DANS LES TEMPS TROUBLÉS...
Dans les temps troublés, Dieu fait sonner
L’immense cloche.
Et voici, que pour un Pape Slave
Il prépare le trône.
Devant les glaives, il ne fuira pas
Comme l’Italien,
Hardi, comme Dieu, il les affrontera ;
Le monde pour lui est poussière.
Son visage irradiant le soleil
Est lampe pour ses serviteurs.
Les tribus s’accroissant le suivront
Dans la lumière où est Dieu.
Sur sa prière et son commandement
Pas seulement les peuples –
Mais s’il l’ordonne – le soleil cessera son cours,
Car la force, c’est toujours le miracle.
*
Il approche déjà – nouveau dispensateur
De pouvoirs terrestres.
Sur ses paroles, refoulera dans nos veines
Le sang de nos artères ;
Dans nos coeurs poindra de lumière Divine
Le mouvement torrentiel,
Ce que, par lui, la pensée pensera, elle le créera
Car la force, c’est toujours l’esprit.
*
Il nous faut de la force pour soulever
Ce monde du Seigneur...
Et voici qu’il arrive – le Pape Slave,
Des peuples le frère...
Il répand déjà les baumes de ce monde
Sur nos poitrines,
Une légion d’anges balaie avec des fleurs
Le trône consacré.
Il dispensera l’amour comme aujourd’hui
Les puissants donnent des armes.
Il dévoilera la force sacramentelle
En prenant le monde entre ses mains.
*
La colombe de son verbe – en verbe s’envolera,
Et portera le message,
La nouvelle douce, que l’esprit brille déjà
Et qu’il possède sa grandeur.
Au-dessus de lui, le ciel s’ouvrira, beau
Des deux côtés,
Car il se dresse sur son trône et il crée
Et ce monde – et son trône.
Par les peuples frères il fera
En donnant de la voix,
Que les esprits aillent vers leur but ultime
Par des bûchers d’offrandes.
La force sacramentelle le soutiendra
Des cent nations.
Ainsi, le travail des esprits sera visible
Ici, devant nos cercueils.
*
Il chassera toute la pourriture de ce monde,
Vermine et reptiles,
Apportera santé – fera s’embraser l’amour
Et sauvera cette planète.
Il balaiera l’intérieur des églises
Dégagera l’entrée du choeur.
Montrera Dieu dans l’oeuvre de ce monde,
Clair, comme le jour.
1848.
Traduit du polonais par Claude-Henry du Bord
et Christophe Jezewski.